Financer son projet de construction de maison neuve en 2023

« Il faut que les pouvoirs publics nous proposent des solutions concrètes et adaptées à nos réalités terrain, pour sauver le marché de la maison neuve » Le regard d’expert de Fabien Cuminal, Vice-président de Domexpo

Les annonces gouvernementales de début juin, justement prévues pour répondre à ces problématiques, n’ont pourtant pas fait l’unanimité parmi les professionnels du secteur.

Pour autant, accéder à la propriété, et plus particulièrement faire construire sa maison, reste un rêve partagé par de nombreux Français. Alors, comment faire pour y arriver et concrétiser le projet de sa vie ? Comment permettre aux professionnels du secteur de faire face à la crise du logement ? Le regard de Fabien Cuminal, Vice-président de Domexpo…

1. Accéder à la propriété est aujourd’hui devenu très compliqué, voire quasi impossible pour certains ménages, notamment les primo-accédants. Comment en sommes-nous arrivés là ?

  • Des taux d’intérêt qui ont énormément augmenté : ils sont passés de 1% environ l’année dernière à 4% en moyenne, aujourd’hui. Mais, je tiens à signaler que finalement, nous sommes revenus à une moyenne tout à fait normale : c’est plutôt la période où les taux étaient autour de 1 à 1,5% qui n’était pas normale. Cela ne risque pas de revenir à la baisse dans les prochains mois et il va falloir apprendre à revivre ainsi. Notons qu’en comparaison de nos voisins européens ou américains, la France a été, en 2022, un pays avec un faible taux d’intérêt : 1,70% vs 2,04% pour la zone euro à 19, 2,45% pour le Royaume-Uni ou encore 2,95% pour les Etats-Unis 1 .
  • Des critères d’acception des banques qui ont été modifiés et sont devenus plus contraignants : en résumé, actuellement, si un ménage n’a pas entre 25 et 45 ans et minimum 30% de la somme globale du projet en apport, il ne peut pas accéder à la propriété… c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les primo-accédants ont davantage de difficultés. Rares sont ceux qui ont autant d’apport à cet âge-là… Toutefois, ces critères bancaires, notamment en raison de l’augmentation du taux d’usure, tendent à s’assouplir et revenir à un niveau « normal » (apport baissé, âge modifié…).
  • Un prix des maisons qui a augmenté d’environ 25%, principalement en raison de la très forte hausse des prix des matériaux qui a, pour certains d’entre eux, doublé voire triplé en 1 an. En cause : la crise du Covid, la guerre en Ukraine… Cela dit, bonne nouvelle pour le prix des terrains, qui n’a pas bougé, voire, pour certains secteurs, a baissé. Toutes ces raisons principalement, mais il y en a d’autres, ont fait que le marché de la maison neuve a été totalement modifié et il faut que ça change rapidement.

2. Quelles sont justement les pistes que vous soulèveriez pour que cela change ?

Nous, constructeurs de maisons individuelles adhérents à Domexpo, comme d’autres professionnels du secteur, avons été déçus et en colère après ces annonces. Nous considérons en effet que le gouvernement n’a pas pris la mesure de l’ampleur de la crise du logement que nous traversons actuellement, du manque de pouvoir d’achat de certains Français et leurs difficultés, voire leur impossibilité, à accéder à la propriété… A mon sens, il faut que les pouvoirs publics s’emparent du problème et nous proposent des solutions concrètes et adaptées à nos réalités terrain, pour sauver le marché de la maison neuve. Il faudrait par exemple mettre en place un phénomène « booster », notamment pour les primo-accédants, comme :

  • Maintenir impérativement le PTZ pour tous les types de logements ;
  • Changer le taux de TVA,
  • Revenir à des aides personnalisées pour le logement,
  • Etc.

2. En attendant, est-il encore possible d’acheter un bien immobilier aujourd’hui ? Est-ce plus facile dans le neuf ou l’ancien ?